Si la concurrence chinoise en matière de photovoltaïque est décriée par les fabricants français, elle devrait s’ancrer davantage en Hexagone à compter de la mi-2025. En effet, DAS Solar, entreprise chinoise spécialisée dans le photovoltaïque, a choisi la région du Doubs pour y implanter sa toute première usine européenne, destinée aux marchés africain et européen. Emplois, vaste investissement, et production visée : voici les informations essentielles !

Qui est DAS Solar ?
Créée en 2018, la société chinoise DAS Solar est une entreprise spécialisée dans la fabrication de panneaux solaires photovoltaïques et autres éléments solaires. Particulièrement investie dans la Recherche et le Développement, l’entreprise propose des modules photovoltaïques à haut rendement.
En quelques chiffres, DAS Solar, ce sont plus de 7 500 employés et près de 340 brevets déposés (avril 2024). En Chine, DAS Solar compte près de 14 points de fabrication et vend ses produits dans environ 70 pays du monde.
Si l’entreprise est présente à travers le monde, elle n’avait jusque-là pas d’usine en Europe. Un élément en passe de changer, puisqu’à la mi-2025, sa première usine européenne devrait voir le jour dans le Doubs, et plus précisément à Mandeure. Plus connue pour son industrie automobile, aujourd’hui en déclin, la région du Doubs pourrait bien se lancer dans un projet plus éco-responsable !
Quel est le projet de Das Solar dans le Doubs ?
À terme, une giga-factory photovoltaïque
C’est sur la friche Faurecias, dans le Doubs, que DAS Solar a choisi d’implanter sa première usine européenne. L’usine représente un investissement de 109 millions d’euros, dont 1,6 million pour l’acquisition de la friche Faurecia.
À terme, elle permettra de produire intégralement des panneaux solaires, depuis la transformation du silicium en tranches jusqu’à la conception des cellules photovoltaïques grâce à un traitement chimique. Le reste des opérations sera confié à un sous-traitant chinois, qui s’installera dans cette nouvelle giga-usine.
Aujourd’hui, le projet n’est pas encore totalement validé : l’unité d’assemblage des panneaux solaires photovoltaïques ne devrait voir le jour qu’au printemps. Les premières pierres de ce projet ont été posées grâce à l’intervention de Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), la collectivité ayant cédé 9 hectares à l’entreprise chinoise.
De nombreux emplois pour la région
Pour la région, l’arrivée de cette entreprise promet de nombreux emplois, puisque DAS Solar entend recruter dans un premier temps près de 450 salariés, voire 580. À terme, l’usine devrait créer près de 2 500 emplois directs et 3 500 emplois indirects.
Un plus pour le Doubs, même si l’arrivée d’une entreprise chinoise sur le marché du photovoltaïque fait grincer des dents – nombreux sont les fabricants français qui voient d’un mauvais œil la concurrence chinoise sur le marché européen.
Le projet prévoit une production d’une capacité de 3 GW/an. Un projet qui devrait permettre de répondre à une forte demande européenne de produits fabriqués en Europe, et à une volonté de mettre en avant les énergies renouvelables telles que l’énergie solaire.
Pourquoi la France ?
Aux premières étapes de son projet, DAS Solar a prospecté dans plusieurs pays européens, tels que l’Allemagne ou l’Espagne, connue pour son fort taux d’ensoleillement tout au long de l’année. C’est toutefois en France que l’entreprise chinoise a finalement jeté son dévolu, grâce à des échanges rapides entre les pouvoirs publics français et l’entreprise.
Pour créer sa giga-usine et produire ses panneaux solaires jusqu’à l’assemblage, DAS Solar est encore à la recherche de terrains et bâtis : une nécessité qui ne fait pas peur aux responsables de l’agglomération, qui assurent à Ici (ex-France Bleu) avoir plusieurs solutions à leur proposer.
Si l’entreprise s’implante en France, elle se tournera à la fois vers le marché européen et vers le marché africain, lui aussi en plein développement. DAS Solar a également rencontré un accueil favorable de plusieurs entreprises françaises, telles que EDF, Total ou encore Engie, qui restent engagées dans le cadre du pacte solaire 2030.