L’état a prévu la possibilité de recourir à l’autoconsommation de l’électricité produite par vos panneaux photovoltaïques. Comment cette production d’énergie est elle prise en compte dans votre DPE ?
Pour comprendre l’intérêt qu’apporte les panneaux photovoltaïques à la classification DPE de votre maison il faut avoir une petite idée des informations restituées dans le rapport du diagnostiqueur, et du mode de fonctionnement du moteur de calcul de la méthode 3CL qui est la seule autorisée par l’ADEME. 3CL signifie Calcul Conventionnel de la Consommation des Logements. Cette méthode consiste à établir une consommation moyenne en kilo Watts heure par m² et par an. Selon le seuil des classes énergétiques du DPE la consommation annuelle par m² va situer le bien dans une échelle de A à G. A étant la classe des logements les plus économes.
Pourquoi une méthode conventionnelle ?
Chaque foyer a ses propres habitudes de confort et pour ceux d’entre eux qui sont présent toute la journée et tous les jours de l’année, la facture d’énergie n’est pas la même que pour ceux qui travaillant en semaine utiliseront le chauffage en journée que le week-end. Pour lisser tous les usages possibles, il a été décidé d’utiliser un standard prenant ces hypothèses en considération :
- Le logement est occupé 16 heures par jour durant la semaine (entre 18h00 et 10h00 le lendemain)
- Le logement est occupé 24 heures par jour le week-end.
- Pendant les vacances d’hiver le logement est inoccupé pendant une semaine.
- Pendant les vacances d’été le logement est inoccupé pendant 2 semaines.
- Pendant la période de chauffe hivernale, le logement est maintenu à une température de 19° le jour et de 17° la nuit.
- La consommation d’eau chaude sanitaire est calculée sur la surface habitable.
- Les données géo climatiques sont affinées en fonction de l’altitude.
Qu’est ce que la méthode 3CL ?
C’est un moteur de calcul regroupant des algorithmes prenant en considérations les caractéristiques thermiques du logement. Parmi ces caractéristiques, on trouvera 3 grandes familles de données :
- Les déperditions.
- Les équipements de chauffage, ventilation, production d’eau chaude sanitaire, climatisation.
- La production d’énergie.
Pour la production d’énergie, le DPE dans sa nouvelle version ne considère que les panneaux photovoltaïques. Ils sont donc les seuls à pouvoir améliorer votre DPE.
ATTENTION !
Les éoliennes ou équipement de cogénération sont mentionnées mais pas pris en compte par le moteur de calcul et n’influent pas sur la classe énergétique du bien. Seuls les panneaux photovoltaïques sont susceptibles de faire baisser votre note de DPE.
Que peut on trouver sur le rapport de DPE ?
Le rapport de DPE est organisé en plusieurs rubriques :
- Le tableau de classification Performance énergétique et climatique.
- L’estimation des coûts annuels d’énergie du logement.
- Les performances du logement (précisant la présence de production d’énergie renouvelable)
- Les montants de consommation par poste d’utilisation.
- Les recommandations d’usage.
- Les recommandations d’amélioration.
- La fiche descriptive du logement.
Les points qui nous intéressent dans cet article sont les points 1 à 4.
Le tableau de classification
Il faut noter que la consommation énergétique est indiquée en énergie primaire. L’énergie primaire correspond à la consommation estimée (par la méthode 3CL) que vous recevriez sur votre facture en considérant que vous respectez les conditions standards (16 heures par jour …). Cette consommation est multipliée par un coefficient d’acheminement de l’énergie jusqu’à votre logement (perte due au réseau, rendement de production etc…) pour l’électricité le coefficient est de 2,30. Nous reverrons ce coefficient au point 4.
L’estimation des coûts annuels d’énergie du logement
C’est une fourchette assez large des coûts d’énergies. Ce point bien qu’essentiel dépend des fluctuations de marché et des tarifs fournisseurs. C’est pour cette raison que la fourchette est imprécise.
Les performances du logement
On y retrouve notamment les répartitions des défauts d’isolation, et les équipements de production d’énergie renouvelable. C’est un point non négligeable car lors de l’installation des panneaux photovoltaïques votre toiture va être modifiée il sera intéressant de noter que l’isolation sera améliorée sur la surface de vos panneaux.
Le montant et la consommation annuelle par poste d’usage
C’est le point le plus intéressant du rapport de DPE, mais malheureusement trop succinct pour mettre en valeur l’apport des panneaux photovoltaïques. En effet dans ce paragraphe il est dommage que le législateur n’ait pas souhaité détailler le poste de l’énergie renouvelable qui est pourtant pris en compte par le moteur de calcul.
Prenons l’exemple d’une maison individuelle de 120 m² chauffée électriquement. Sans panneaux solaires, sa note DPE est en D avec une consommation conventionnelle de 238 kWh/m².an. Cette même maison équipée de panneaux photovoltaïques reste malgré tout en D mais avec une consommation de 230 kWh/m².an. Il faut savoir que pour la méthode 3CL seule une partie de l’électricité générée par les panneaux photovoltaïques est considérée en autoconsommation. L’injection dans le réseau est soumise aux contraintes du coefficient de transformation d’énergie finale en énergie primaire (le fameux 2,30).
Reprenons l’exemple de notre maison de 120m². La production d’énergie primaire (l’énergie produite) générée par les panneaux photovoltaïques est de 8413 kWh/m².an / 2,30 = 3658 kWh.m².an d’énergie finale (l’énergie consommée)
Selon le moteur de calcul 3CL, la part autoconsommée mentionnée dans le rapport de DPE est de 957 kWh/ an (voir détail du tableau1) alors que la production des panneaux est estimée à 9370 kWh/ an. Il en résulte un écart de 8413 kWh/ an n’apparaissant pas dans la consommation conventionnelle. C’est là qu’il faut interpréter le résultat différemment. En autoconsommation il faut prendre la totalité de la production des panneaux solaires. Considérons que nous avons les pertes d’acheminement identique à celles du courant fourni par le réseau, l’énergie disponible fournie par les panneaux est de 3658 kWh/ an, à retrancher à la consommation d’énergie primaire annuelle du DPE. La maison de 120m² passe de 27514 à 23855 kWh/an soit de 238 (D) à 199 kWh/m².an (C). On peut alors considérer que les panneaux ont fait gagner une classe au logement.
Conclusion
Le DPE tel qu’il a été conçu par le législateur, ne fait apparaître qu’une portion infime de la production d’énergie en autoconsommation. En effet personne ne peut présager de l’utilisation qu’un acquéreur pourra faire de l’énergie produite. Il peut très bien décider de la revendre plutôt que de l’utiliser. Si vous voulez réellement connaître le gain il vous faudra vous appuyer sur les informations absente s du rapport mais que votre diagnostiqueur pourra vous communiquer.
Les informations essentielles étant masquée sur le rapport de DPE, il vous faudra obtenir les valeurs auprès de votre diagnostiqueur immobilier et établir l’équivalence en regard du tableau d’échelle de la classification énergétique.