Pour concurrencer le photovoltaïque chinois et se conformer aux dernières réglementations en vigueur dans l’Union européenne, un consortium européen a été créé : HoloSolis prévoit la création d’une première méga-usine dès 2025. C’est à Hambach, en Moselle, que le groupe a jeté son dévolu : quels sont ses objectifs, à quels défis devra-t-elle répondre ? Éléments de réponse.

Qui est HoloSolis ?
Un consortium européen
HoloSolis est un consortium européen spécialisé dans la fabrication de modules photovoltaïques. Il utilise pour cela les dernières technologies photovoltaïques, soucieux de réduire l’empreinte carbone de sa production. Les produits conçus par HoloSolis sont prévus pour divers usages, tant résidentiel qu’industriel ou commercial, ainsi que pour l’agrivoltaïque et les centrales au sol. Plusieurs actionnaires sont derrière le projet HoloSolis, c’est le cas :
- d’EIT InnoEnergy ;
- du Groupe IDEC ;
- d’Armor Group ;
- de TSE ;
- et d’Heraeus.
Quels sont les objectifs d’HoloSolis ?
Si HoloSolis a été créé, c’est pour répondre à deux objectifs bien précis voulus par l’Union européenne :
- la production locale de modules photovoltaïques ;
- l’action contre le réchauffement climatique.
C’est afin d’atteindre ces objectifs qu’HoloSolis a présenté son projet de méga-usine à Hambach (Moselle). Le projet, présenté au Moselle Open 2023, devrait voir le jour en 2025, pour une capacité de production de 5 GW/an.
Méga-usine solaire : tout comprendre
Les débuts : une consultation
Pour permettre à son projet de méga-usine de voir le jour, HoloSolis a dû au préalable participer à une concertation réglementaire, qui a pris fin le 31 octobre 2024. Les enjeux du projet, ainsi que les préoccupations des citoyens ont pu y être abordés, pour façonner le projet “dans le respect des attentes du public”, explique le consortium.
La méga-usine d’Hambach en quelques chiffres
Un investissement de 709 millions d’euros, la création de près de 1 700 emplois et une capacité de production de 10 millions de panneaux solaires photovoltaïques en 2027 : voici les grandes lignes du projet de méga-usine HoloSolis, qui devrait voir le jour à Hambach.
Une demande de permis de construire a d’ores et déjà été déposée par le consortium en avril dernier. Le projet devrait s’implanter sur deux parcelles d’une superficie respective de 35 et 15 hectares : des parcelles mises à la disposition d’HoloSolis par la collectivité de Sarreguemines Confluences, qui sont viabilisées et prêtes à l’emploi.
Des travaux d’aménagement sont toutefois à prévoir : en effet, le consortium entend y implanter différents bâtiments permettant d’assurer la production totale de panneaux solaires (c’est-à-dire la production des cellules photovoltaïques, le stockage des produits, mais aussi l’entreposage des déchets). Des bâtiments dédiés à la R&D sont également prévus. Pour le moment, les panneaux solaires d’HoloSolis utiliseront la technologie N-Type Topcon.
HoloSolis entend également réaménager la route menant au nord de la méga-usine, afin de desservir le centre logistique de Seifert ; faire créer une ligne électrique par RTE (d’une puissance de 63 000 volts) et créer une conduite de 4 km pour évacuer les rejets aqueux.
Plusieurs défis pour cette méga-usine
Si le projet est porté par de nombreux atouts, il devra faire face à plusieurs défis, à commencer par un bassin d’emploi où le taux de chômage reste faible. Pour recruter les 1 700 futurs employés de l’usine, HoloSolis devra donc se tourner vers l’Allemagne, ou vers les anciens salariés de l’usine automobile Ineos Grenadier.
Autre défi : faire face à la concurrence chinoise, qui sature le marché européen et met en place, elle aussi, des méga-usines en France. Pour y pallier, HoloSolis mise sur les réglementations européennes, telles que le règlement NZIA, qui concerne l’industrie zéro émission nette. Les objectifs de cette réglementation ? Que 40 % des panneaux photovoltaïques installés en Europe soient fabriqués localement dès 2030.
Une belle promesse, mais qui ne permettra pas de concurrencer tout à fait les projets chinois en matière de photovoltaïque. Pas de quoi freiner le calendrier prévu par HoloSolis : un début de production vers la fin 2026 ou début 2027, et une pleine puissance d’ici 2028-2029. En attendant, le consortium trouve de nouveaux financeurs, et doit recruter ses premiers salariés – une opération d’ores et déjà en cours pour les postes-clés.